La lutte contre l’homophobie est un engagement qui s’inscrit dans une continuité pour un monde plus tolérant. Cette cause semble de plus en plus acceptée de nos jours au sein de société bien que dans certains domaines, comme le football, ce combat peine à faire l’unanimité. En effet, le milieu du football est connu pour être un milieu très homophobe ce qui explique pourquoi aucun joueur de football en activité n’a encore fait de coming-out en France.
Pour lutter contre cette non acceptation dans le milieu du football professionnel, la Ligue de Football Professionnel a alors inscrit dans ses statuts, depuis 2020, la lutte contre les discriminations. La commission de discipline de la LFP peut alors sanctionné « tout comportement constitutif de violences sexistes ou sexuelles, sous toutes leurs formes, ainsi que, de manière générale, tout agissement caractérisant une discrimination à l’égard d’autrui, en raison de son genre, portant atteinte à sa dignité et susceptible de nuire à son état physique et/ou psychologique ». Coté pratique, tout au long de l’année, elle va mener des opérations de sensibilisation dans les clubs professionnels en collaboration avec la LICRA, Foot Ensemble, la Fondation pour le Sport Inclusif et l’UNFP afin de sensibiliser les joueurs, membres du staff, les dirigeants ou encore les supporters. Depuis 2021, c’est plus de 120 ateliers qui ont été organisés dans plus de 40 clubs différents. Pour rendre cette action encore plus forte, la LFP a rendu cette formation obligatoire afin d’obtenir la Licence Club.
Pour frapper encore plus fort, elle décide, après le succès de sa campagne contre le racisme, d’instaurer également des opérations de sensibilisation dans le cadre de la journée mondiale contre l’homophobie. Pour ce faire, les joueurs de Ligue 1 ont arboré, le jour de la journée mondiale contre l’homophobie, un maillot spécialement conçu orné d’un badge distinctif sur lequel figurent les mots « Homophobie Football », le terme « homophobie » étant symboliquement barré. De plus, le badge officiel de la compétition a pris les couleurs de l’arc en ciel.
Ayant inscrit la lutte contre les discriminations dans ses statuts, la LFP est alors en droit de pouvoir sanctionner tous les abus qui ne respectent pas cette disposition.
Du coté des supporters, elle a pu notamment prononcé un nombre conséquent de sanctions de par des banderoles et des dires à caractères discriminatoires et insultants. En effet, lors de la saison 2022/2023, la commission de discipline de la LFP a admis plus de 94 amendes pour un montant total de 24 500€ et deux fermetures de stade. Lors de la saison passé, elle a ordonné une fermeture partielle de stade ainsi que 49 amendes pour un montant total de 130 000€. Lors de cette saison, elle a admis plus de 107 amendes pour un montant total de 229 000€ et trois fermetures de stade/tribune.
Du coté des joueurs maintenant, trois ont été sanctionnés cette saison pour s’être désolidarisés lors de la journée contre l’homophobie. Le joueur Ahmed Hassan, a joué mais, tout comme Nemanja Matic, a caché les couleurs de l’arc-en-ciel avec un scotch blanc. Après leur passage devant la commission de discipline de la LFP, ils ont écopé de quatre match de suspension dont deux fermes et devront participer à des actions de sensibilisation sur cette thématique de l'homophobie dans un délai de six mois.
De plus, un troisième joueur, le Lensois Jonathan Gradit, a proféré lors de cette journée une insulte à caractère homophobe en rentrant au vestiaire. Pour cela, la commission de discipline de la LFP a décidé qu’il serait suspendu pour un match. Il a également admis reverser sa prime d’éthique présente dans son contrat à une fondation du club qui va la flécher vers des actions à visées éducatives et citoyennes.
Cette croissance de sanctions et cette fermeté, au fil des années montre la détermination pour la LFP d’en finir avec toutes formes de discriminations dans le monde du football professionnel.