La Ligue de football professionnel (LFP) vient de prendre une décision lourde de conséquences : doubler le taux du droit au pari, qui passerait de 1 % à 2 % des mises engagées sur le football dès la saison prochaine. Une mesure qui provoque de vives réactions parmi les opérateurs de paris sportifs, qui dénoncent une hausse brutale et injustifiée.
Ce changement intervient alors que la LFP est déjà confrontée à une procédure judiciaire engagée par DAZN, son principal diffuseur, qui l’accuse de « tromperie sur la marchandise » et réclame 573 millions d’euros. Dans ce climat de tension, le bras de fer avec les acteurs du pari en ligne ouvre un nouveau front juridique.
Dans un courrier daté du 14 avril, la LFP a exposé plusieurs raisons pour justifier cette revalorisation du droit au pari :
Grâce à cette décision, la Ligue espère accroître significativement ses revenus, déjà estimés entre 8 et 9 millions d’euros annuels via ce droit au pari.
Les acteurs du secteur, regroupés au sein de l’Association des Opérateurs de Paris, dénoncent une « augmentation de 100 % » jugée arbitraire. Pour eux, cette redevance ne peut être modifiée unilatéralement par la LFP.
Ils s’appuient sur l’article L.333-1-2 du Code du sport, qui encadre strictement l’exploitation des droits liés aux compétitions sportives.
Les opérateurs contestent plusieurs arguments de la LFP, notamment :
Pour ces entreprises, cette décision n’est qu’un moyen de compenser les difficultés financières croissantes de la Ligue. Elles craignent surtout qu’un tel précédent soit repris par d’autres fédérations sportives, menaçant l'équilibre économique du secteur.
Pour l’instant, les opérateurs espèrent encore trouver un terrain d’entente avec la LFP. Mais si aucun compromis n’est trouvé, plusieurs options sont envisagées :
Une chose est sûre : ce dossier est stratégique pour l’avenir des paris sportifs en France.
En doublant le droit au pari, la LFP cherche à optimiser ses ressources, mais elle prend aussi le risque de créer une onde de choc dans le secteur des jeux en ligne. Si cette décision s’avère légale, elle pourrait faire jurisprudence ; si elle est jugée abusive, elle fragilisera davantage une Ligue déjà en quête de stabilité économique.
Le débat dépasse la seule question financière : il pose des enjeux de droit, d’éthique et de gouvernance. L’issue de ce contentieux pourrait bien redéfinir les relations entre organisateurs de compétitions et opérateurs économiques. Un tournant à suivre de très près.