La Coupe du Monde des Clubs 2025, qui se tiendra du 15 juin au 13 juillet aux États-Unis, bouleverse cette année le calendrier classique du football professionnel. Cette compétition majeure organisée par la FIFA entraîne une adaptation exceptionnelle des règles encadrant le marché des transferts et la gestion des contrats des joueurs. Pour comprendre les enjeux juridiques, il est essentiel de saisir les bases réglementaires qui gouvernent ces mécanismes, ainsi que les conséquences pratiques pour les clubs, joueurs et agents.
Le mercato, période durant laquelle les clubs peuvent transférer des joueurs sous contrat, est strictement réglementé par la FIFA à travers le RSTJ (Règlement sur le Statut Juridique des Joueurs). Ce règlement définit notamment les périodes de transfert (« fenêtres »), qui doivent être ouvertes au maximum deux fois par an : une en été, une en hiver. Les fédérations nationales doivent aligner leurs périodes de mercato sur ce cadre pour garantir une cohérence internationale.
Cette réglementation vise à préserver l’équilibre sportif et éviter les perturbations liées à des changements d’effectifs trop fréquents. Tout transfert effectué en dehors des fenêtres autorisées est en principe interdit, sous peine de sanctions disciplinaires.
La Coupe du Monde des Clubs 2025 se déroule exceptionnellement entre deux saisons classiques (fin juin – début juillet), soit en dehors des périodes habituelles de mercato. Pour permettre aux clubs qualifiés de constituer des équipes compétitives et d’inscrire leurs joueurs, la FIFA a instauré une fenêtre de transfert exceptionnelle du 1er au 10 juin 2025. Cette mesure déroge donc au principe d’une fenêtre unique en été.
Dans ce contexte, les grandes ligues européennes (France, Angleterre, Allemagne, Italie, Espagne) ont adapté leurs calendriers de mercato en conséquence, notamment en divisant la période estivale en deux phases. Cette double fenêtre est inédite et implique une coordination importante entre les clubs et les autorités sportives.
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Un problème juridique majeur concerne les contrats des joueurs arrivant à échéance au 30 juin 2025, alors que la Coupe du Monde des Clubs se poursuit jusqu’au 13 juillet. En droit du travail sportif, le contrat lie un joueur à un club pour une durée déterminée. Une fois le contrat expiré, le joueur est libre de signer ailleurs.
Or, les joueurs engagés dans la compétition peuvent se retrouver dans une situation où leur contrat prend fin avant la fin des matchs. Cela soulève plusieurs questions :
Cette situation crée un environnement complexe, avec plusieurs conséquences :
Le cas de Kevin De Bruyne illustre parfaitement ces enjeux. Son contrat avec Manchester City se termine le 30 juin 2025, tandis que le club pourrait disputer des matchs importants après cette date dans le cadre de la Coupe du Monde des Clubs. Le club et le joueur doivent négocier une prolongation temporaire si l’on souhaite qu’il participe pleinement à la compétition.
Cette situation, qui concerne plusieurs joueurs de haut niveau, met en lumière la nécessité d’un cadre clair, garantissant la sécurité juridique des contrats tout en respectant les intérêts sportifs.
La Coupe du Monde des Clubs 2025 entraîne un bouleversement inédit du calendrier sportif et du droit des transferts. Dans ce contexte, clubs, joueurs et agents doivent impérativement anticiper ces évolutions, négocier avec rigueur et respecter les cadres réglementaires pour éviter les conflits et assurer la réussite sportive et économique.
Un dialogue renforcé entre la FIFA, les fédérations, les syndicats de joueurs et les clubs est également indispensable pour clarifier ces zones d’ombre et établir des règles équitables, conciliant compétitivité et sécurité juridique dans un calendrier sportif toujours plus dense.