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Revue juridique

OM – PSG : victoire de l’OM sur le terrain… et devant la LFP

par
EAJF / A.ESTEVES
le
9/25/25

Un Classique sous tension, avant et après le coup d’envoi

Le Classique OM PSG restera marqué par un double affrontement : l’un dans les coulisses juridiques, l’autre sur la pelouse du Vélodrome. Reporté au lundi soir en raison des intempéries, le match n’a pas seulement opposé deux rivaux historiques. Il a mis en lumière la capacité de l’Olympique de Marseille à s’imposer à la fois devant la Ligue de Football Professionnel (LFP) et face au Paris Saint-Germain.

Car si l’OM a finalement remporté la rencontre sportive, il avait déjà remporté la bataille juridique qui a précédé le coup d’envoi.

Le règlement, clé de la victoire marseillaise en coulisses

L’article 548 : une règle sans ambiguïté

La LFP et le PSG souhaitaient repousser le match au mardi pour éviter toute concurrence médiatique avec la cérémonie du Ballon d’Or. Mais l’OM a invoqué l’article 548 du règlement des compétitions, qui impose :

« Lorsqu’en raison d’intempéries, le match n’a pas pu débuter, il est remis (…) le lendemain (hors conditions extrêmes). »

En d’autres termes, la seule option juridiquement valable était de jouer le lundi.

La menace de contentieux

L’OM a été ferme : si le match n’était pas fixé au lundi, il saisirait les instances compétentes. Les recours envisageables étaient clairs :

  • Commission des compétitions de la LFP,
  • CNOSF (conciliation),
  • voire juge administratif en dernier recours.

Consciente de la solidité juridique de la position marseillaise, la LFP a reculé.

Une victoire à deux niveaux

Sur le terrain juridique

En s’appuyant sur une lecture stricte du règlement, l’OM a rappelé que la Ligue ne pouvait pas privilégier des considérations d’opportunité médiatique au détriment de la légalité. Ce cas pourrait désormais servir de précédent pour d’autres clubs confrontés à des situations similaires.

Sur le terrain sportif

Comme un symbole, l’OM n’a pas seulement remporté son duel procédural. Le club phocéen a aussi fait tomber le PSG sur la pelouse, donnant une dimension presque historique à cet épisode : victoire devant la LFP, victoire face au rival parisien.

Une fracture institutionnelle qui s’aggrave

Les tensions avec la LFP

Cet affrontement survient dans un contexte déjà explosif entre l’OM et la présidence de la LFP. Frank McCourt et Pablo Longoria s’opposent ouvertement à Vincent Labrune, l’accusant de partialité et d’opacité dans sa gouvernance.

Des précédents déjà houleux

Il y a quelques semaines, l’OM avait vu sa demande de report pour Lens – OM refusée, ce qui avait créé des tensions avec d’autres présidents de Ligue 1. L’épisode du Classique ne fait donc qu’attiser un climat déjà très conflictuel.

Une affaire aux conséquences durables

Cette double victoire marseillaise, sur le plan sportif et réglementaire, pourrait avoir un impact durable :

  • Sur la manière dont la LFP applique son règlement,
  • Sur la crédibilité de son président, fragilisé,
  • Sur l’équilibre des rapports de force entre clubs et instance.

Un Classique à double portée historique

En battant le PSG au Vélodrome et en s’imposant juridiquement face à la LFP, l’OM a frappé un grand coup. Ce Classique n’est pas seulement un succès sportif : c’est un cas d’école en droit du sport, où le respect des textes et la détermination d’un club ont fait plier l’instance organisatrice. Un rappel que, dans le football moderne, les victoires se construisent autant dans les arènes juridiques que sur le terrain.