
Suspendu depuis plusieurs mois après ses propos polémiques sur la « vraie corruption » des arbitres français lors de la défaite de l’OM à Auxerre (0-3), Pablo Longoria effectuait son retour ce lundi au conseil d’administration de la Ligue de football professionnel (LFP).
Mais l’Espagnol n’a pas été accueilli avec bienveillance. Waldemar Kita, président du FC Nantes, a violemment critiqué Longoria, allant jusqu’à lui demander de démissionner de son poste de vice-président de la LFP. Selon Kita, Longoria critiquerait publiquement le football français, aurait voté toutes les décisions du conseil d’administration sans jamais exprimer de réserve, et « cracherait dans la soupe » qu’il est censé défendre. Cette confrontation met en évidence non seulement un désaccord personnel, mais aussi un débat plus large sur la loyauté et la responsabilité des dirigeants au sein de la LFP.
Cet échange virulent reflète des tensions profondes au sein des clubs français. Initialement soutenu par Pablo Longoria et l’OM envers Vincent Labrune, président de la LFP, le duo s’est progressivement éloigné pour critiquer la gouvernance actuelle.
Frank McCourt, l’actionnaire américain de l’OM, s’est également exprimé publiquement contre Labrune, rejoignant Joseph Oughourlian, propriétaire-président du RC Lens, dans une opposition marquée à la direction en place. Cette dynamique traduit un clivage entre les partisans de la stabilité et ceux qui souhaitent un renouvellement rapide de la gouvernance.

La passe d’armes entre Kita et Longoria illustre parfaitement les luttes d’influence au sein du conseil d’administration. Pour envisager une révocation de Labrune, l’opposition devrait réunir au moins 33 % des suffrages pour convoquer une assemblée générale extraordinaire, puis obtenir une majorité absolue pour toute décision de ce type.
À ce jour, aucune démarche officielle n’a été engagée, reflétant peut-être la prudence des clubs face à des procédures lourdes et complexes, mais aussi le poids stratégique des dirigeants actuels qui conservent une position favorable dans les votes internes.

Vincent Labrune a fait savoir qu’il envisageait de quitter son poste une fois la réforme de la gouvernance du football français mise en place. Les récents résultats des élections internes confirment cette stabilité : Waldemar Kita, Fabrice Bocquet (Nice) et Loïc Féry (Lorient) ont été élus au conseil d’administration, battant Jean-Michel Roussier (Le Havre), figure de l’opposition.
Cette situation montre que malgré les critiques et les tensions, le pouvoir en place reste solidement ancré, et que toute tentative de changement doit être soigneusement planifiée et légitimée par la majorité des clubs.

Cette confrontation entre dirigeants illustre l’importance du droit et de la gouvernance dans le football professionnel. Les décisions prises au sein de la LFP ont des conséquences directes sur la régulation des compétitions, l’organisation des clubs, et la crédibilité des instances nationales. Le rôle des vice-présidents, comme Longoria, implique des responsabilités légales et éthiques, et chaque critique publique peut avoir des répercussions médiatiques et institutionnelles.
Le conflit entre Waldemar Kita et Pablo Longoria met en lumière les tensions structurelles et politiques qui traversent le football français. Entre critiques publiques, luttes d’influence et enjeux de gouvernance, la LFP demeure un terrain stratégique où chaque décision et chaque position sont scrutées par les clubs et les instances dirigeantes. Cette affaire rappelle que la gestion du football professionnel ne se limite pas au terrain, mais implique une compréhension fine du droit du sport, des responsabilités des dirigeants et des mécanismes de gouvernance des clubs.